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13 juin 2008 5 13 /06 /juin /2008 16:44

Les Canaries  

Lanzarote

La traversée de Funchal à Lanzarote en 44 heures

Nous quittons Funchal le mardi 27 mai 2008 vers 10 heures du matin. Le vent est de nord ouest et il nous pousse sur la route directe des Canaries. Notre destination est Puerto Rubicon sur l’île de Lanzarote. Nous regardons l’île de Madère s’éloigner avec un petit pincement au cœur. Ce n’est pas facile de quitter un endroit aussi plaisant après y être resté six mois.

Le départ s’effectue à petite vitesse sur une mer plate protégée par les montagnes de Madère qui coupent le vent du nord mais après quelques milles le grand cirque commence. Une grande houle nous rejoint. Elle ne nous quittera plus jusqu’à la pointe Pechiguera au sud de Lanzarote.

 

 



















Le pilote automatique conduit le bateau pendant que nous veillons à tour de rôle. En fin de matinée Le vent monte et passe à force 4 puis à 5.  Harmonie se retrouve surtoilé et part en survitesse dans une rafale. Je reprends la barre pour calmer le jeu avant de réduire la grand-voile à 2 ris et d’envoyer la trinquette. Harmonie retrouve une vitesse plus confortable entre 7 et 8 nœuds avec des pointes à 10 noeuds. Malgré cela la houle de 2 mètres le rattrape, lui soulève le derrière puis le cabre en s’échappant par l’avant. On ne peut pas dire que cette navigation soit agréable. Nous avons l’impression d’escalader des montagnes russes.



L’heure de déjeuner arrive mais dans ces conditions de mer les repas ne s’éternisent pas. La table n’est pas dressée. Un bol de chili corn carne préparé à terre et réchauffé en mer fait l’affaire. En avalant mon bol, assis dans la descente du carré, j’ai l’impression de ressembler à un chien qui mange sa gamelle.

En prévision de faire de meilleurs repas à l’arrivée, je mets deux lignes de pêche à l’eau avec de beaux rapalas. Je me cale dans le cockpit en regardant vers l’arrière pour surveiller mes lignes et j’attends qu’un petit monstre marin surgisse et morde à mes leurres. Mais ce scénario n’arrive pas. Un autre scénario que je n’avais pas prévu se met en place : le vent passe au nord, la houle et les vagues deviennent croisées et les lignes s’emmêlent. Je remonte vite le matériel et remets à plus tard le démêlage des fils.

Il est déjà l’heure de dîner. Le restant de chili corne carne agrémenté d’une saucisse fait encore l’affaire.
Peu après la nuit tombe. L’obscurité entoure Harmonie. J’observe mon environnement, en veille sous l’abri du cockpit. Les feux de navigation apportent un halo vert et rouge à l’avant du bateau. A l’arrière, le plancton rend le sillage phosphorescent. Je ne vois rien au-delà de l’extrémité de la delphinière. Je perçois seulement des formes sur l’eau et en l’air, ce sont des vagues et des nuages, mais j’invente tout un monde autour de moi. Je croise les caravelles de Christophe Colomb – elles sont passées par là en partant à la découverte du Nouveau monde – et j’imagine la tête des marins apercevant un voilier de notre époque allant deux fois plus vite qu’eux. J’aperçois aussi l’USS Nimitz avec Kirk Douglas à la passerelle comme dans le film « Retour vers l’enfer » sortant de je ne sais quel orage magnétique après avoir remonté le temps. Il me salue et repart vers son destin.

Puis la lune apparaît et le spectacle de la nuit change d’apparence. Elle se lève en apportant une nouvelle clarté jusqu’à faire briller la surface de la mer.

Quand je suis sur terre et que je regarde la lune, je pense toujours à la mer. Je me dis que quelqu’un, quelque part en mer, la regarde aussi et rêve à ses chimères.

La lune en culminant fait disparaître les mirages nés avec l’obscurité. Elle rassure.

La deuxième journée de navigation est semblable à la première. La seule différence, vient des cuisses de poulet qui remplacent le chili corn carne.

Après 24 heures de mer je note la distance parcourue et la vitesse moyenne sur le livre de bord : 152 milles à 6,3 nœuds. C’est à peu près la même vitesse que lors de notre traversée précédente, il y a six ans, avec notre Alliage 38 de l’époque.
Je me dis que j’aurais pu renvoyer de la toile pour aller plus vite quand le vent a légèrement baissé pendant la nuit, mais j’avais à ce moment là plus tendance à piquer du nez qu’à me démener avec les bosses de ris.

Je remets une ligne de pêche à l’eau, une simple traîne et non pas deux cannes avec moulinet comme la veille.

Le résultat est toujours aussi désespérant. Nous allons trop vite et les poissons sont devenus rares et poussifs !

 En cours de route nous constatons que la batterie du groupe électrogène se met en alarme. Le contrôleur de batteries indique qu’elle est complètement vide alors qu’elle apparaissait encore chargée à 100% la veille. Cela veut dire que nous ne pouvons pas démarrer le groupe électrogène pour recharger le parc de batteries ni mettre en marche le dessalinisateur qui fonctionne sur 220v. Heureusement la traversée ne dure que deux jours et  le parc de batteries de 420 ampères est suffisant pour faire fonctionner les appareils de navigation, le pilote et le frigo. S’il le fallait, je pourrais mettre en marche le moteur pour recharger les batteries avec l’alternateur.
Par ailleurs notre réserve d’eau de 340L permet de tenir largement une semaine sans utiliser le dessalinisateur. Mais il ne faudrait pas qu’une telle panne surgisse en grande navigation pendant une traversée de l’Atlantique. Cela obligerait à mettre en place une politique de rationnement : obligation de barrer, éclairage à la lampe à huile, arrêt du frigo et utilisation parcimonieuse de l’eau.

En attendant nous reportons la recherche des causes du problème à l’arrivée.

Nous avons pour habitude avec Françoise de faire des quarts de nuit de deux heures mais ce sommeil en pointillé ne comble pas notre besoin de dormir ; c’est pourquoi nous passons aussi une partie de la journée à poursuivre les quarts et à somnoler entre deux veilles. La journée passe rapidement et la nuit revient vite. Avant qu’elle ne tombe, nous croisons deux cargos mais nous ne rencontrons aucun bateau de pêche.
La houle baisse un petit peu au fur et à mesure que nous nous rapprochons des Canaries. Nous apercevons au loin les lumières de Lanzarote. Nous virons le cap Pechiguera au petit matin du jeudi 29 mai. Il ne reste plus que quelques milles pour atteindre la marina de  Rubicon.

Puerto Rubicon

Cette marina récente n’existait pas au moment de notre précédent passage à Lanzarote. Elle est luxueuse et très bien équipée mais chère par rapport à Madère : 35€ par jour pour un 13m50 sans compter les extras comme la connexion Internet à 8 euros les 2 heures. Pas moyen de gruger le prix du séjour en sous estimant la longueur du bateau. Il est automatiquement mesuré lorsqu’on aborde le ponton d’attente. Des repères permettent aux marinéros d’évaluer la longueur en un seul coup d’œil !

La marina offre de grandes capacités d’accueil pour des bateaux de toutes les tailles. Sur son pourtour on trouve un chantier naval, un shipchandler, des bars, des restaurants, un supermarché et des boutiques de luxe.

Une fois arrivé au ponton je recherche les causes de la panne de batterie. Je constate que le chargeur 220V et l’alternateur du moteur semblent hors service. Ils ne débitent plus aucun ampère vers les batteries. Le problème n’est plus de ma compétence. Je fais venir un électricien. Il est Allemand et décide de prendre les problèmes les uns après les autres. Il me dit qu’il faut commencer par changer la batterie du groupe électrogène. Mais pour cela, il faut attendre lundi parce que tout est fermé à Lanzarote le vendredi 30 mai et qu’après c’est le WE ! Il ne me reste plus qu’à patienter.

Considérations en flânant le long des pontons

Je patiente donc en me baladant sur le port. C’est une habitude que j’ai de me dégourdir les jambes après une navigation, en faisant le tour des pontons pour observer les autres bateaux, voir s’il y en a de beaux ou d’originaux. J’aime m’attarder devant une belle machine moderne de course ou bien devant un bateau ancien avec de jolis bois vernis. Je suis souvent déçu. Les bateaux sont la plupart du temps tous en plastique et tous semblables, malgré les différences de longueur. Quand un architecte crée un dessin pour un grand constructeur comme Bénéteau ou Jeanneau ou un autre, il décline le modèle dans toutes les tailles. Et comme les dessins sont voisins d’un architecte à l’autre – il faut mettre les mêmes équipements standards sur tous les bateaux, cahier des charges oblige – cela donne l’impression en arpentant les pontons de se retrouver devant un alignement du même produit. Mais bon, l’important est que chacun trouve du bonheur à naviguer quelque soit le bateau. Moi aussi j’ai été propriétaire dans le passé de Bénéteau et de Jeanneau et de Delher qui m’ont donné beaucoup de plaisir.

Je me félicite pourtant d’avoir à présent un bateau unique. Il n’y a pas et il n’y aura pas d’autres Azzuro 42. Le chantier Alliage préfère aujourd’hui construire des bateaux plus grands qui normalement doivent lui rapporter plus.
L’Azzuro 42 est un bateau original. La ligne arrondie du pont que je trouve réussie n’a pas été reprise pour les voiliers plus grands dans la gamme, elle a demandé trop de travail de chaudronnerie.
Harmonie fait partie des bateaux que les navigateurs ou les badauds viennent souvent regarder dans les ports où il est amarré. Ils s’arrêtent et quelquefois lancent la conversation :

« Vous avez un beau bateau »

Je répond toujours : « Merci »
Ils poursuivent « Le pont est aussi en aluminium ? »
« oui bien sûr »

Souvent les promeneurs de ponton ne peuvent pas s’empêcher de toquer leur doigt contre la coque pour tester la résonance de l’aluminium. Si je suis à l’intérieur je sors alors la tête et je demande :

« C’est à quel sujet? »

« Oh excusez moi ! » et souvent une discussion sur les bateaux démarre à ce moment là. C’est parfois ainsi que se font les rencontres entre navigateurs.

Vers Puerto Calero

Nous ne restons qu’une journée à  Rubicon et rejoignons Puerto Calero situé à quelques milles sur la côte sud de Lanzarote. L’électricien préfère travailler à cet endroit.
La mer est plate, un bon vent nous emmène au près. J’avance sous grand-voile haute et trinquette. Quand je réussis à trouver comme aujourd’hui le bon réglage de voilure par rapport au vent et à la mer, le régal est total, je retrouve du plaisir à barrer. Le bateau taille sa route sans dévier, sans zigzaguer. Il fonce légèrement gîté, à 7 nœuds, droit devant. Dans ces moments là, le chuintement créé par les filets d’eau qui glissent sur la coque est plus agréable que n’importe quelle ritournelle provenant des CD du bord.

La longue escale à Puerto Calero

 























































































Puerto Calero est une belle marina récemment agrandie pour abriter de gros yachts.

Nous sommes accueillis sur le ponton d’attente par des gars à l’allure sympathique qui nous aident à nous amarrer. Ils font partie de la « Ericsson Racing Team » qui est installée sur le quai d’accueil sous de gros chapiteaux et qui s’entraîne sur deux VO 70 en vue de participer à la Volvo Ocean Race 2008-2009. Ce sont deux bateaux magnifiques. Les coques de ces 70 pieds et la hauteur des mats donnent une impression de puissance phénoménale. Les carènes sont plates avec deux dérives qui traversent le pont. La taille des winchs mis en mouvement par des moulins à café est très imposante.
Puerto Calero est un
port bien entretenu et passe pour être luxueux. Ce sont peut être  les bittes d’amarrage en laiton poli –elles semblent être en or – qui lui valent cette réputation. Des employés s’affairent à les astiquer régulièrement. Le prix du séjour est un peu moins cher qu’à Rubicon : 26,60€ par jour, Internet illimité compris.

Il y a facilement de la place comme à  Rubicon. L’accueil est aimable. Un supermarché permet de trouver l’essentiel et la ville de Puerto Carmen est à 6 Kms. Un chantier avec un travel lift de 90T est disponible pour réparer et entretenir les bateaux.

Pannes électriques


Je reprends contact avec l’électricien allemand rencontré à Puerto Rubicon. Il change la batterie du groupe électrogène et diagnostique que le chargeur de batteries ainsi que l’isolateur de batteries sont à changer.

Je me mets aussitôt en relation avec le chantier Alliage pour que ces matériels me soient envoyés rapidement et sous garantie. Alliage les fait partir sans délai. Merci Alliage.

La nouvelle batterie permet de faire démarrer le groupe électrogène Mastervolt mais celui-ci s’arrête au bout de 10 secondes en affichant un message d’anomalie. L’électricien m’oriente alors vers un autre réparateur, un français, Jean Michel qui travaille à Lanzarote depuis quinze ans et connaît les produits Mastervolt. Son diagnostic après de nombreuses vérifications est accablant : il faut changer les cartes électroniques du groupe électrogène. Pour les spécialistes, il s’agit de la commande déportée « black box » et du boîtier de contrôle « local control panel »

Je me mets aussitôt en relation téléphonique avec le responsable technique de Mastervolt France à Mandelieu qui m’apporte une aide efficace au téléphone. Il me demande de refaire une série de tests après quoi son diagnostic rejoint celui de Jean Michel : il faut changer les cartes électroniques, il me les envoie sous garantie.

Merci pour ce service rapide et gratuit.

Visites autour de Puerto Calero et considérations sur nos condisciples les touristes













































Etant bloqués à Puerto de Calero en attente des pièces qui sont parties de France, il nous faut reporter la navigation prévue vers la petite île de La Graciosa au nord de Lanzarote.
Pour passer le temps nous commençons une série de ballades autour du port.

Nous remarquons combien l’île de Lanzarote est différente de Madère. Madère, c’est les fleurs, les arbres, les bananeraies, les forêts, la luxuriance végétale, les maisons coquettes au toit de tuiles construites à flanc de montagne. Lanzarote, c’est l’île pelée, la terre ocre et la lave noire, le désert, la poussière soulevée par le vent. Tout est brûlé par le soleil. Il n'y a pas d'eau, pas de pluie, pas de rivière. On peut trouver une certaine beauté aux paysages désertiques et aux côtes rocheuses de Lanzarote, mais hélas, dès que l’on approche du bord de mer et des plages, tout devient moche. L’habitat à quelques rares exceptions près est bas de gamme. Les maisons blanches en forme de cube style casba sont construites grossièrement. Elles côtoient d’immenses hôtels, on les appelle ici les usines à bronzer, qui déversent sur la plage des hordes de vacanciers anglais et allemands. On les  voit errer sur le bord de mer et tomber dans les pièges à touristes. Je parle des innombrables boutiques à souvenirs, échoppes à bijoux fantaisies, baraques à jeux électroniques, commerces d’appareils photos, négoces de téléphones mobiles et étalages de sacs et valises. Je ne compte pas les restaurants dans les pièges à touristes – puisque j’y vais moi-même ! – pourtant il y en a des dizaines alignés les uns à coté des autres sur la route du bord de mer. 

C’est dans des endroits comme ceux là que le mot industrie touristique prend tout son sens.

 Les touristes les plus aventureux se lancent parfois dans des activités nautiques surprenantes. Ils louent des pédalos grotesques dont l’aire de manœuvre est limitée par une ligne de bouée à 50m de la plage ou bien ils s’inscrivent à des sorties en mer sur des barcasses les plus diverses.
























A Puerto del Carmen, les ronds dans l’eau consistent à rechercher d’hypothétiques baleines et dauphins à partir d’un grand catamaran modèle « Taïti » ou à tenter d’apercevoir des poissons exotiques et des coulées de lave sous la mer à travers le plancher d’une vedette glass bottom.
Il peut y avoir un coté intéressant dans ces activités mais c’est le coté sortie en troupeau qui me rebute toujours. Une citation me revient à l’esprit :

"Le tourisme est le moyen qui consiste à amener des gens qui seraient mieux chez eux dans des endroits qui seraient mieux sans eux." (Philippe Meyer)

J’essaie de faire en sorte qu’elle ne s’applique pas à moi !

Malgré cet à priori défavorable, nous nous rendons à plusieurs reprises à Puerto del Carmen. Au cours d’une des promenades, nous nous asseyons à la terrasse d’un restaurant avec une belle vue sur la mer et commandons le repas : sole grillée pour moi et pavé de viande pour Françoise accompagnés d’une sangria. Tout est excellent. Françoise dit même que cela la change de la cuisine sans relief de Madère. Vous avez sans doute remarqué que je suis un ardent défenseur de Madère mais je dois convenir que la cuisine de Madère est plutôt banale. Pendant notre séjour de six mois nous n’y avons pas repéré de restaurants exceptionnels. Ici à Lanzarote nous retrouvons plus de diversité dans les menus affichés. Pourtant les touristes en provenance des pays de l’Europe du nord qui sont attablés autour de nous  à la terrasse du même restaurant ne consomment que des sandwichs avec des frites et de la bière. Les habitudes alimentaires restent les habitudes alimentaires, même en vacances !

Arrecife




































Quelques jours après cette petite expédition à Puerto del Carmen, nous décidons de prendre un bus pour rejoindre la capitale de l’île, Arrecife. Le trajet est parcouru en 40 mn et nous redécouvrons une petite ville qui est restée, 6 ans après notre premier passage, laide et sans intérêt. Les rues sont banales, les maisons sont banales, les commerces sont banals. Quelques bateaux de passage sont ancrés près de la jetée d’Arrecife et semblent tranquilles, abrités du vent du nord par le relief de l’île, mais par houle et vent du sud le mouillage doit être intenable. Plus loin dans la ville, le port
de Naos est encombré de nombreux petits bateaux locaux ancrés eux aussi tandis que deux vieux pontons abritent des bateaux plus grands.
Seule nouveauté, la haute carcasse en béton d’un immeuble en bord de mer qui avait brûlé au début des années 90 et était resté quinze ans en l’état, est aujourd’hui réparée et transformée en hôtel.
Nous recherchons une auberge pour déjeuner mais ne trouvons rien de typiquement espagnol. Nous finissons par atterrir dans un restaurant chinois qui nous sert une nourriture trop grasse. Décidément, Arrecife ne nous réussit pas. Nous ne nous éternisons pas et quittons la ville pour retourner sur notre bateau. Le bus nous laisse à  Puerto Del Carmen et nous faisons le reste du trajet à pieds par un chemin poussiéreux qui longe le bord de mer.

 

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commentaires

O
I really like this travel description to Puerto Rubicon. It is a beautiful island and surrounded by lot of huts and small restaurants. I am planning to participate in next year’s ocean race. I need pre training before the race.
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  • : Voyage Harmonie
  • : Voyage en bateau, de ports en ports. "Le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain." (Roland Dorgelès)
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