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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 20:45

 

Le voyage de retour

Je prends le TGV à Lorient le 10 septembre 2008 en fin d’après midi. Edith me conduit à la gare. Je me retrouve quelques heures plus tard dans l’aérogare d’Orly Ouest où je passe la nuit en attendant mon avion pour Madrid qui doit partir à 6H50 du matin.

L’aérogare est vide, rien n’est ouvert. Je passe la nuit sur un banc près de la zone wifi, j’écris quelques lignes sur mon ordinateur avant de m’endormir.

Le lendemain, le départ de l’avion pour Madrid  est retardé, l’équipage qui doit le piloter n’est pas arrivé. Nous apprenons que les pilotes, les hôtesses de l’air et les stewards se sont rendus à Roissy au lieu d’Orly !!! Nous les voyons apparaître tout penauds.

L’avion décolle avec une heure de retard mais j’ai de la marge pour prendre ma correspondance pour Lanzarote. J’arrive à l’aéroport d’Arrecife en début d’après midi. Un taxi m’amène à Puerto Calero. Les retrouvailles avec Harmonie sont tristounettes. Il représente tant de rêves de grands voyages brisés ! Heureusement, je sais qu’Edith va me rejoindre dans deux jours. Ses SMS et ses appels téléphoniques me soutiennent.

 

L’île de Lanzarote

Puerto Calero


Harmonie est couvert d’une couche de saleté noire amenée par les vents du Sahara. Je passe l’après midi et la soirée à le nettoyer. Le lendemain il est sorti de l’eau au chantier Varadero pour refaire la peinture anti salissures. Le chargeur de batteries et l’isolateur que j’ai ramenés de Lorient sont réinstallés par les allemands de la société Waterline. Tout fonctionne à nouveau normalement sauf l’anémomètre qui n’indique plus la force du vent. Je fais appel à Jean Michel Alliot, le français de Puerto Calero qui est capable de réparer tout ce qui tombe en panne sur un bateau.

Mais il ne monte pas aux mâts pour cause de vertige. C’est donc moi qui suis chargé de démonter puis de réinstaller la girouette anémomètre en tête de mât.

Edith débarque comme prévu le samedi. Son voyage en avion a été encore plus galère que le mien : retard énorme au départ pour cause de panne d’avion, attente d’un avion de remplacement, correspondance à Madrid prise en catastrophe et bagages qui n’ont pas suivi. Après tous ces désagréments nos sommes heureux de nous retrouver.

Le chantier Varadero ne travaillant pas le WE ni les jours fériés, nous devons attendre le mardi 16 septembre pour remettre Harmonie à l’eau. Nous profitons de ces journées d’inactivité pour nous rendre à la plage de Puerto Calero et à celle de Puerto Del Carmen. Nous faisons la jolie promenade à pied qui borde la mer entre les deux villes.

Isla de Los Lobos et retour à Lanzarote 

Harmonie est remis à l’eau comme prévu le 16 septembre, jour de la sainte Edith et le lendemain nous faisons une petite croisière jusqu’à l’île de Los Lobos.
A l’aller le vent est parfait, entre 6 et 10 nœuds, la mer est plate ; les conditions sont réunies pour permettre à Edith de trouver très vite ses marques sur le bateau. Elle débute comme équipière chargée de manipuler les défenses et les aussières, de m’assister dans l’envoi des voiles et dans le maniement des écoutes au moment des virements de bord. Elle s’en tire très bien.




































Nous séjournons quelques heures, devant Los Lobos amarrés sur une des bouées réservées aux vedettes de promenade. Le fond de l’eau à 10 m de profondeur est jonché de tubas perdus par les touristes qui viennent faire trempette dans l’eau turquoise de l’île. Je plonge pour en ramener un que j’ajoute à ma collection.
 Au retour le vent est tombé et nous rentrons au moteur pour arriver avant la nuit.

 

Jean Michel trouve rapidement la panne de l’anémomètre. Le fil qui relie la girouette en tête de mât à l’écran d’affichage est abîmé. Il est entamé à l’endroit où sa gaine de protection a été découpée, au niveau de la boîte de connexion du pont. L’entame est certainement due à un geste précipité d’un électricien du chantier Alliage au moment du montage.

 

Le lendemain je loue une voiture de location pour faire visiter Lanzarote à Edith qui découvre les paysages volcaniques du parc national de Timanfaya, la route des volcans, les chameaux grotesques de l’echadero de los Camellos, le restaurant Acatife à Teguise, la maison musée de César Manrique à Tahiche, le Miradouro del Rio sur la pointe nord face à Graciosa et le béton des programmes immobiliers décevants de Playa Blanca et de Costa Teguise.




































L’île de Graciosa

Une navigation délicieuse

Cela fait maintenant longtemps qu’Harmonie séjourne à Lanzarote et il est temps de voguer vers d’autres îles.  Nous partons le samedi 20 septembre 2008 en direction de La Graciosa pour y passer quelques jours. La météo est favorable : petit temps, mer belle. Le bateau glisse bien avec sa peinture sous marine toute neuve. La navigation est un délice. Edith est enchantée. J’ai machinalement laissé traîner une mitraillette à maquereaux derrière Harmonie et une belle bonite vient ‘y prendre. Elle a la taille de deux repas pour deux personnes. Elle finira dans la poêle après un passage de 10 mn de dans une marinade d’huile d’olive parfumée aux herbes de Provence.
























Nous mouillons en fin d’après midi dans la baie del Salado à la sortie du petit port de Graciosa.

Palmes, masques, tubas nous permettent de constater que les fonds ne sont pas bien intéressants à cet endroit.

La visite de Graciosa ne dure pas plus d’une matinée et après deux jours au mouillage devant l’île nous reprenons la direction de Los Lobos en longeant la côte nord de Lanzarote. La mitraillette à maquereaux nous apporte deux nouvelles bonites. Nous la retirons de l’eau pour ne pas prendre plus de poissons que nous ne pouvons en manger.

A nouveau Los Lobos

Après une journée de navigation nous arrivons devant l’île de Los Lobos où nous étions venus quelques jours auparavant. Nous mouillons l’ancre. Le plan d’eau est un petit peu agité par la houle mais la nuit reste paisible jusqu’à ce que l’alarme de dérive du mouillage sonne au milieu de la nuit. Je me lève et vérifie que l’ancre n’a pas décroché. C’est simplement le vent qui a tourné et orienté Harmonie à 90° de sa position d’origine.

L’île de Fuerteventura

Un séjour peu onéreux

Nous partons le lendemain en direction de Gran Tarrajal sur la côte sud de Fuerteventura. La navigation est paisible. Nous laissons défiler la côte basse du nord de Fuerteventura puis la capitale Rosario et les falaises du sud de l’île avant d’atteindre Gran Tarrajal vers 17 h. Nous sommes le mardi 23 septembre 2008. Depuis mon précédent séjour en 2001 la protection du port a été renforcée et des pontons ont été installés. Il y a beaucoup de place et peu de bateaux de passage. Le capitaine du port est en vacances et le séjour s’en trouve gratuit.
Je rencontre un couple de plaisanciers français sur leur bateau Xara of Humble, un prototype de 50 pieds original. Nous sommes invités à visiter Xara.  Le lendemain, comme mon bateau est aussi un prototype original, nous faisons visiter Harmonie. Mais je crois que toutes ces visites ne sont que des prétextes pour boire l’apéro.

Nous restons 3 jours à Gran Tarrajal. Avec Edith nous apprécions un restaurant italien installé en bord de plage. Nous nous y rendons à plusieurs reprises. Il cuisine des pizzas excellentes. Cela nous change des bonites. Nous donnons une de nos deux  bonites à l’équipage de Xara.

Nous passons nos journées à visiter la ville, faire des courses, correspondre par Internet dans un cybercafé.


 Un après midi j’emmène Edith en annexe pour « snorkeler » près des rochers au sud du port. Nous nous équipons PMT et combinaison de plongée. L’eau est claire et plusieurs espèces de poissons vivent paisiblement à cet endroit. Mais mon arrivée change la tranquillité du site. Je sors mon fusil de chasse sous marine et commence à flinguer les bancs qui passent. Je ramène 3 perroquets et 2 saupes. Ils finiront eux aussi dans la poêle. Edith me dira qu’ils avaient le goût de la sole.























Navigation de nuit vers Gran Canaria

A la demande d’Edith, nous entreprenons une navigation de nuit pour rejoindre Las Palmas sur Gran Canaria. C’est une première pour elle et elle veut connaître les joies des quarts de veille quand on est seul sur le pont pendant que l’autre dort.
Le départ de Gran tarrajal le soir du vendredi 26 septembre 2008 se fait au moteur puis le vent s’établit et Harmonie fonce dans la nuit, au près, à une vitesse entre 7 et 8 nœuds. Il marche bien, gîte un peu,  Edith me demande si c’est normal. Je la rassure. Je pars dormir dans le carré, enroulé dans ma toile anti roulis pendant qu’Edith savoure les bonheurs des navigations de nuit. Le premier bonheur c’est la lutte contre le sommeil quand la tête tombe régulièrement en avant, ensuite viennent les bruits bizarres qu’on entend autour du bateau sans rien voir de ce qui se passe : Est-ce une baleine qui souffle par son évent ou une vaguelette qui déferle ?

Il y a aussi la nuit noire sans lune qui ne permet pas de distinguer l’horizon : Est-ce une armada de voiliers qui barre le passage ou bien les grues de Las Palmas qui se dressent devant l’étrave ?

Là encore Edith s’en tire très bien, elle gère le croisement de notre route avec celle d’un paquebot tout illuminé dont les feux de route sont difficiles à distinguer.

Nous avons de la chance, le vent reste établi toute la nuit et nous faisons presque tout le trajet à la voile. Les 78 milles sont avalés à une moyenne de 5,6 nœuds. Nous arrivons en milieu de matinée à Las Palmas.








































L’île de Gran Canaria


Le marinero moustachu de la capitainerie


En entrant dans la marina, je n’aperçois pas sur la gauche le ponton d’attente destiné aux nouveaux arrivants et je m’amarre directement au ponton des  visiteurs à droite du chenal d’entrée. L’amarrage se fait sur pendilles à l’avant et sur amarres au ponton. Après une bonne demi heure passée à régler les aussières je vois apparaître un marinero à petite moustache qui m’explique en Français que les places ne sont attribuées qu’après passage à la capitainerie, que je ne suis pas passé à la capitainerie et qu’il faut donc que je passe à la capitainerie AVEC MON BATEAU pour attribution d’une place. Je lui explique qu’après une nuit passée en mer et une demi heure passée à amarrer le bateau, je n’ai pas envie de déplacer mon bateau. Il me répond qu’on est en Espagne et pas dans un pays sous développé, qu’il y a des règlements et qu’il est chargé de les appliquer et que je n’ai plus qu’à venir le retrouver et à garer mon bateau sur le ponton d’attente en face de sa capitainerie.

Devant tant d’autorité je décide d’obéir. Je vais le retrouver dans sa capitainerie qui est de l’autre coté du chenal, avec mon bateau comme il me l’a demandé, mais pas avec Harmonie que je laisse au ponton visiteur, avec l’annexe.

J’emmène Edith qui est plus diplomate que moi et possède aussi d’autres moyens de conviction.

Quand il s’aperçoit que je suis venu en annexe, il a un petit sourire en coin qui veut dire en parlant de moi: « ce mec se fout de ma gueule ». Je crains le pire. Il nous refait la leçon sur l’application des lois et des règlements mais Edith sauve la situation en demandant si la place où on est amarré est libre ou occupée. Il est bien obligé de reconnaître qu’elle est libre. A partir de là il n’y a plus qu’à remplir les papiers. Edith le remercie de sa mansuétude. Il s’amadoue. A la fin de l’entretien il devient même tout gentil, il nous donne tous les renseignements sur le fonctionnement de la marina et nous offre un plan de la ville.

 


















Le soir nous voyons Xara arriver et s’amarrer à proximité d’Harmonie. Il a quitté Gran Tarrajal le matin mais a fait la traversée au moteur, contre le vent.

Las Palmas de Gran Canaria


Il faut beaucoup marcher pour sortir de la marina. La ville de Las Palmas que nous découvrons est plutôt moche sauf le quartier sud près de la cathédrale où on trouve de vieilles maisons ornées de balcons, de belles portes et de belles fenêtres en bois.

C’est dans une d’entre elles aujourd’hui transformée en musée que Christophe Colomb a séjourné lors de ses passages à Las Palmas.























Après plusieurs heures de promenade nous nous arrêtons dans un bar britannique pour boire une Guinness. Il est situé sur une grande rue piétonne parallèle à la mer, la calle Triana. Depuis la terrasse du bar nous observons la vie de la rue. Les bancs installés de chaque coté de la voie sont occupés par des personnes âgées qui papotent. Elles sont attendrissantes et nous les prenons en photo sans qu’elles s’en aperçoivent.


 







































Le soir nous décidons de louer une voiture pour le lendemain avec Christian et Martine, l’équipage de Xara, afin de visiter l’île.

Le tour de Gran Canaria en voiture

Un français, le skipper de Jomandy, que nous rencontrons sur le ponton visiteur nous donne un bon plan pour louer une voiture à bon marché. Il parle espagnol et obtient au téléphone la réservation d’une Mégane Renault. Son plan est en effet bon marché. Nous obtenons une Mégane en bon état avec la climatisation pour 25€ la journée, assurances comprises. Mais il faut monter toute une expédition pour aller la chercher et pour la rendre le soir ou le lendemain : 30mn de marche depuis la marina jusqu’à la station des bus, puis 25mn de bus jusqu’à l’aéroport, et enfin 5mn de taxi (remboursées par le loueur) pour atteindre l’entreprise « Record go ». Une fois là tout se passe bien, les gens de l’alquiler de coches sont sympathiques.

 


















Nous nous dirigeons dès le matin le matin vers le centre montagneux de l’île. Les routes sont sinueuses et les paysages magnifiques. Nous visitons Vega de San Mateo avec sa jolie place, ses maisons typiques et son église dont les statues des saintes sont habillées de vêtements richement ornés. Le soin apporté à donner une image réelle à ces statues va jusqu’à couvrir leur tête d’une perruque. Ensuite nous atteignons Cruz de Tejeda où nous  déjeunons dans le restaurant Yolanda en face du Parador qui n’est pas accessible. Le repas est exceptionnel : agneau cuit au four dans une sauce sucrée au miel accompagné d’un vin excellent de Gran Canaria. Le service est impeccable et la serveuse très accueillante. Elle essaie de nous parler en français et se signe à chaque fois qu’elle fait une faute en disant « Santa Maria ! »

Nous roulons ensuite jusqu’au pico de las Nieves avant d’arriver au roque Nublo – le rocher des nuages – un monolithe basaltique qui est le plus haut du monde, dit-on. Pour faciliter la digestion nous faisons la promenade à pied vers le roque Nublo. La ballade un peu sportive me permet de distancer certaines fumeuses. Christian de Xara abandonne l’ascension en cours de montée et attend tranquillement notre retour près de la voiture. Avec sa femme Martine et Edith, nous mitraillons le monolithe et les paysages environnant avec nos appareils photos.























Après le centre de l’île nous atteignons le sud, visitons Puerto Mogan, un petit port de pêche et de plaisance très coquet avec ses maisons blanches aux arrêtes peintes de couleurs vives.

Je me renseigne à la capitainerie sur les tarifs de séjour. Il y a de la place. Mogan sera probablement la prochaine étape d’Harmonie.

Nous reprenons la voiture et longeons le bord de mer sur la côte ouest en passant par San Nicolas de Talentino qui se trouve au fond d’une cuvette volcanique dont les pentes sont couvertes d’hectares de serres en plastique. On y cultive la tomate intensivement.

La nuit tombe mais nous décidons cependant de poursuivre vers la côte nord. Le parcours est grandiose, la route sinueuse surplombe des falaises vertigineuses. Christian décide de vaincre son vertige et de conduire. Il a encore plus peur de laisser le volant à un autre. Nous roulons à 30 Km/h et laissons tous les véhicules nous doubler. Il sue à grosses gouttes mais nous conduit à bon port, c’est l’essentiel. Nous passons par Agaete et Galdar sans nous arrêter avant d’atteindre l’autoroute qui nous ramène à Las Palmas. Ce tour de l’île a été un enchantement bien que nous soyons partis trop tard. Quelques heures de plus nous auraient fait mieux profiter des beautés de la côte ouest et de la côte nord que nous avons traversées de nuit sans nous arrêter.

Nous restons en tout une semaine à Las Palmas avant de reprendre la mer vers Puerto Mogan au sud de Gran Canaria.

Puerto Mogan


Quarante cinq milles environ séparent Las Palmas de Puerto Mogan. Il s’agit de contourner la moitié de l’île qui est ronde en partant du nord-est de Gran Canaria pour aller vers le sud-ouest. Nous saluons nos amis Martine et Christian avant de quitter le ponton des visiteurs le samedi 4 octobre 2008. Nous y étions amarrés depuis une semaine. Nous sommes heureux de reprendre la mer. On fini par s’encroûter en restant trop longtemps au même endroit !

Un bon vent force 4 nous pousse vers le sud. Harmonie avance bien en escaladant une houle de un à deux mètres qui arrive par le travers. Edith installe la toile anti roulis du carré pour s’allonger et contrer un début de mal de mer. La côte que nous avons empruntée en voiture et en bus défile sous nos yeux : la partie sud de Las Palmas, les caps de Melenara et Gando, l’aéroport. Je ne me lasse pas de regarder les avions qui décollent et qui atterrissent. En arrivant dans la zone des plages du sud, le vent passe à force 6. Je maintien la grand voile haute et prend quelques tours dans le solent. Harmonie avance alors à 9 – 10 nœuds. L’allure de vent arrière semble paisible mais je prends la barre par précaution pour éviter un empannage intempestif qui ne manquerait pas de faire des dégâts à cette allure. Je me résout enfin à prendre un ris puis un deuxième ris pour avancer plus tranquillement. Peu de temps après nous dépassons la pointe de Maspalonas qui est la plus au sud de l’île pour entamer la remontée de la côte ouest de l’île. C’est à ce moment là que le vent tombe. Nous larguons les ris et avançons à petite vitesse jusqu’à quelques milles de Mogan puis nous finissons le trajet au moteur. La vitesse moyenne du parcours est de 6 noeuds.

Mogan est un port inséré dans un petit ensemble immobilier coquet aux couleurs vives avec des maisons basses très fleuries, des ruelles où n’entrent pas les voitures et des petits ponts qui enjambent les bassins. C’est un des rares cas d’intégration réussie d’une marina dans un programme immobilier.























Les quais sont animés : bars, restaurants. Un orchestre de jazz britannique donne un concert tous les soirs sur le kiosque de la place. Il est composé d’une clarinettiste et saxophoniste, d’un trompettiste et chanteur, d’un tromboniste, d’un bassiste, d’un pianiste, d’un batteur et d’un joueur de banjo. Cet orchestre est d’une très grande qualité, très professionnel. Je trouve étonnant qu’il joue tous les soirs à Mogan pour le petit public des touristes qui consomment aux terrasses des restaurants. Tant mieux pour eux et pour nous.

 


Nous restons 7 jours à Puerto Mogan. Les après midi sont consacrées à la pêche au fusil sous marin. Je ramène des poissons perroquets, des crénilables, un mulet et un rombou. La chair des perroquets est la meilleure. Nous passons nos soirées assis à la terrasse d’un restaurant pour écouter l’orchestre de jazz. J’invite Edith à danser les slows ! Dans son journal Edith écrit que nous ressemblons à deux adolescents !

De Puerto Mogan à Santa Cruz de Tenerife

Le vent a soufflé fort au cours des deux jours précédant notre départ et une houle résiduelle de nord ouest nous secoue dans le canal entre Gran Canaria et Tenerife. Malgré tout nous sommes content de reprendre la mer le samedi 11 octobre 2008. Une belle bonite ne tarde pas à mordre à ma ligne à maquereaux. Encore deux repas d’assurés. Après cette prise je ne remets pas la ligne à l’eau. Edith commence à se lasser des bonites. Elle préfère les poissons de roche que je chasse au fusil.
Les 47 milles qui séparent Mogan de Santa Cruz sont avalés rapidement, moitié à la voile, moitié au moteur. Il n’y a pas de bateaux sur l’eau. Nous ne rencontrons personne et croisons seulement une famille de grands dauphins qui avancent lentement en ondulant à la surface de l’eau.

 













L’île de Tenerife

 


La marina del Atlantico

Nous entrons dans la marina del Atlantico en fin d’après midi. Elle est insérée au milieu du port de commerce bruyant et pollué. La circulation automobile est dense sur la voie rapide qui longe la mer. Le changement est total par rapport à Mogan.

Nous retrouvons deux bateaux français vus à Las Palmas : Jomandy et Marie Alice. Ils sont en partance pour le Cap vert et nous donnent quelques informations sur les aspects vitaux d’un séjour à Santa Cruz : où se connecter à Internet, où se ravitailler en vivres frais, etc.

 

Santa Cruz de Tenerife


La ville de Santa Cruz a peu changé depuis mon dernier passage. Un grand jet d’eau et un bassin moderne ont été installés sur la place d’Espagne qui fait face à la marina. Le reste de la ville est toujours très moche et sale. Les immeubles en béton n’ont aucun style et sont disposés de façon anachronique. Les espagnols ne sont pas des bâtisseurs. Ils ne sont pas aussi doués pour la maçonnerie que les portugais. Les seuls endroits qui présentent un petit peu d’intérêt sont la rue piétonnière, la rue principale de la vielle ville et quelques placettes ombragées par d’immenses arbres caoutchouc.

Le lendemain de notre arrivée est jour de fête nationale. Nous assistons à un défilé folklorique plutôt minable par rapport à ceux que j’ai vu à Madère. Décidément la comparaison entre Madère et les Canaries est la plus part du temps en faveur de la première.

San Cristobal de la Laguna

Je loue une voiture pour faire le tour de l’île et surtout retourner au Teide, la plus haute montagne des Canaries et de toute l’Espagne qui culmine à 3718m.

Nous nous rendons dès le début de la matinée à San Cristobal de la Laguna, l’ancienne capitale de l’île. Cette ville a gardé de beaux immeubles du XVIIème et XVIIIème siècle. Quand nous pouvons entrer dans certains d’entre eux, nous découvrons de magnifiques jardins intérieurs avec des pièces d’eau, des balcons et des escaliers de bois. Il doit faire bon vivre ou travailler dans ces demeures. Les églises sont aussi richement décorées et bien entretenues.


 




















Le Teide

Après San Cristobal de la Laguna nous prenons la route du centre de l’île qui longe une ligne de crête et offre des points de vue magnifiques tout au long de l’approche du Teide. Nous traversons de belles forêts de pins et d’eucalyptus avant de déboucher sur les champs de lave désertiques qui entourent le volcan.

Il est midi et le restaurant qui se trouve à El Portillo au croisement des routes de Puerto de la Cruz et de la Laguna nous tend les bras. Des brochettes et un vino de la casa 13° nous mettent en forme pour escalader le Teide.

 

La route passe au pied du Teide à 2356m de hauteur. Nous garons la voiture au pied du téléphérique long de 2482m qui nous amène à 3555m d’altitude. Il reste encore à s’élever de 200m pour atteindre le sommet. L’ascension se fait par un petit chemin escarpé. Il est bordé de petits cratères d’où émanent des vapeurs de soufre brûlantes.

L’accès à la dernière partie de l’ascension est très réglementé. Il faut préalablement obtenir un permis de visite auprès de l’office du Parc National qui se trouve à Santa Cruz, 5 rue Emilio Calzadilla au 4ème étage. L’office n’est ouvert que de 9h à 14h, il faut apporter une copie de sa carte d’identité. Le jour et l’heure de la visite sont pré établis par un fonctionnaire selon le nombre de visiteurs programmés. La visite, ascension comprise, dure une heure maximum et il faut prévoir une attente d’une heure environ pour accéder au téléphérique. Ne me remerciez pas pour toutes ces précisions, c’est bien naturel !

 

Les efforts déployés pour obtenir le permis et grimper jusqu’au sommet sont récompensés par la vue magnifique qui s’offre aux visiteurs, sur toute l’île et sur les îles environnantes de la Gomera, de Hierro de La Palma … si la visibilité est bonne, si le sommet n’est pas envahi par les nuages.
En ce qui nous concerne quelques  petits nuages nous entourent mais ils se dissipent ce qui nous permet de profiter pleinement de la vue. 3718m, c’est très haut ! On a l’impression de voir le monde depuis un avion. Les couches de nuages qui stagnent dans les vallées semblent très en dessous de nous. Nous ne nous lassons pas de prendre des photos du panorama.


























Puis ensuite vient la descente. Comme toutes les descentes par des chemins raides elle est aussi fatigante que la montée.

Nous reprenons la voiture et nous dirigeons vers Los Roques de Garcia, un alignement de monolithes aux formes insolites qui dominent un champ de lave. 
























La route vers Vilaflor passe ensuite entre des rochers de coloration verte contenant des hydrates de fer. Elle très belle et escarpée. En arrivant dans la vallée nous traversons un zone vinicole importante puis une région couverte d’immenses serres abritant des bananeraies. Au fur et à mesure que nous nous rapprochons du bord de mer le paysage redevient plus banal avec des constructions laides.

Nous atteignons Las Galletas, un petit port de la côte sud pour nous renseigner sur les possibilités d’y séjourner avec Harmonie. La marina est peu développée et dispose de peu de commodités mais il y a de la place.

Nous rentrons à Santa Cruz par l’autoroute du sud et profitons de la voiture pour faire un ravitaillement important dans l’immense hypermarché Carrefour qui ouvre jusque 22h. Nous y achetons toutes sortes de victuailles qu’il est impossibles de trouver dans les autres îles des Canaries et notamment les fromages français : camembert, brie. Nous rentrons au bateau éreintés mais heureux.

Je me lève tôt le lendemain, c'est-à-dire à 8h, pour rentre la voiture de location à la société Cicar qui se trouve au deuxième étage de la « Estacion Maritima » située à 200m de la marina Atlantico. Je vous recommande ce loueur : ayant rendu le véhicule avec plus de gasoil dans le réservoir qu’au départ, j’ai la bonne surprise de me voir rembourser le prix de la différence. C’est une première !

La crise bancaire

Il est difficile d’obtenir des informations en provenance de France. Nous voyons la bourse chuter à chaque que nous pouvons nous connecter sur internet. Après la crise des subprimes de l’an passé, une grave crise bancaire mondiale semble se préparer. La faillite de plusieurs banques dans le monde fait craindre une crise bancaire généralisée. Les banques ne se prêtent plus d’argent entre elles et les Etats viennent à la rescousse. Des bruits circulent sur les pontons. On dit qu’en France les particuliers retirent leurs économies des banques, on parle de recalculer un montant minimum à rembourser aux particuliers  en cas de faillite générale du système. On reparle du scénario de la crise de 1929. Je suis inquiet. Heureusement une conversation téléphonique avec mon fils Thomas qui travaille pour la Société Générale à  NYC et d’autres conversations avec ma copine Micheyle, banquière en activité,  ainsi qu’avec son compagnon Vincent me rassurent sur la réalité économique de la crise. Malgré tout, la partie de mon patrimoine qui est en valeurs mobilières a bien fondu.

 

Las Galletas


La grande ville tapageuse de Santa Cruz avec son terminal pour containers finit par nous peser et nous décidons de rejoindre Las Galletas un petit port au sud de Tenerife. Nous sommes le vendredi 17 octobre 2008 et un vent de NE de 4 à 5 beaufort nous fait parcourir rapidement les 37 milles qui séparent le nord et le sud de l’île. Nous arrivons à la marina del Sur après avoir été secoués par la houle habituelle qui sévit aux Canaries.

Las Galletas présente peu d’intérêt. Les avions passent bruyamment au dessus de la marina. Nous avons remplacé le bruit des grues pour celui des jets.

Par ailleurs une tentative de pêche sous marine autour des rochers qui bordent la marina ne rapporte rien. Nous décidons de repartir très vite. Le seul bon souvenir, c’est un restaurant sympa qui cuisine ses poissons présentés à l’étalage et vendus au Kg. Nous avons choisi une lotte entière. Le chef nous la cuisine avec des pommes de terre des Canaries et nous sert un vin blanc de Tenerife appelé Flor de chasna. Un délice, un moment magique avec Edith.

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  • : Voyage en bateau, de ports en ports. "Le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain." (Roland Dorgelès)
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