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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 20:31

 
 

L’île de la Gomera

 

 

San Sebastian de La Gomera

Nous mettons le cap sur la Gomera le lundi 24 octobre 2008. Il n’y a que 23 milles entre Las Galletas et San Sebastian de la Gomera. Nous sortons de la marina en même temps que d’autres bateaux français en milieu de matinée. Eole est absent sous le vent de l’île de Tenerife et nous parcourons les premiers milles au moteur. Puis le vent arrive et forcit. Il monte à 23-24 nœuds. Nous naviguons au près. Le bateau gîte fortement. Edith se demande si c’est bien normal. Je remplace le solent par la trinquette et prends un ris. Harmonie se redresse. C’est un bateau performant sous cette allure et nous arrivons rapidement à La Gomera, sur un seul bord de près serré, en avançant à 7 – 8 nœuds de moyenne. Les autres bateaux français, plus petits, restent au moteur et peinent contre le vent qu’ils reçoivent dans le nez.

San Sebastian est une jolie petite ville, calme et coquette avec des maisons anciennes et une place entourée de grands arbres centenaires. Nous apercevons de nombreux randonneurs qui rentrent en ville après avoir arpenté l’île à pied mais nous décidons, pour la visiter, de louer une voiture, un Fiat Punto pour 29 €. 

 

Nous partons par des routes qui mènent rapidement au centre montagneux de l’île, le parc national de Garajonay. Il est très vert, couvert d’une forêt de pins et de lauriers. La raison est simple. Les nuages stagnent au dessus des montagnes qui culminent à 1500m et arrosent tout le parc.

Les Gomériens sont fiers de leur forêt parce qu’elle est unique dans les Canaries. Nous faisons la montée en pente douce du pico de Garajonay à 1487m d’altitude sous le crachin et dans le brouillard. Nous ne voyons rien du panorama qui doit être magnifique par temps clair. Pourtant la ballade et bien venue après l’excellent repas pris dans un restaurant de la ville de Gran Rey située en bord de mer au bout d’un immense ravin. Ce restaurant où je me souviens être passé en 2001, le Chico del Conde, nous a servi du poulpe grillé et des calamars sauce roquefort accompagnés de morceaux d’ananas et de pêche. Ce fut nouveau un délice arrosé d’un petit vin blanc sympathique de la Gomera.



































Avant de rentrer a San Sebastian nous prenons la route en lacets qui mène au sud de l’île, à Playa Santiago, où une grande digue vient d’être construite. Elle protège quelques barques de pêche et le môle de départ d’un ferry. Le paysage du sud de l’île est aride, montagneux et grandiose.

 

L’île de La Palma

Après 4 jours passés à La Gomera nous décidons de mettre le cap sur la Palma. C’est une île que je ne connais pas. Il y a bien longtemps que je n’ai pas mis les pieds sur une île nouvelle pour moi. La dernière fois remonte à la découverte de Malte et de Corfou il y a 3 ou 4 ans avec mon ami Pierre Yves.

Je prépare le bateau en vue de la traversée. Mon étai de trinquette n’est pas très tendu et je le raidis ce qui m’oblige à monter au mât pour régler le chapeau multitop de l’enrouleur. Edith me hisse avec la drisse de grand voile qu’elle enroule sur le winch électrique. Un jeu d’enfant.




































La traversée vers La Palma

Nous quittons San Sebastian avec un vent de force 4 à 5 et une houle de 2 à 3 mètres le vendredi 24 octobre 2008.

 

J’ai gardé un ris dans la grand-voile et j’envoie la trinquette. Je remarque que son guindant fait une poche au niveau de l’entrée du guide de ralingue. Le temps d’arriver à l’avant du bateau pour tenter de remettre les choses en ordre et je vois tout le guindant de trinquette sortir de la gaine de l’enrouleur sous la force du vent. La voile n’est plus tenue que par l’émerillon en haut de l’étai et par la manille du tambour de l’enrouleur. Elle bat dangereusement dans le vide. Il faut vite l’affaler. Edith vient à l’avant me donner un coup de main pour la saisir et la descendre. Le pont est balayé par les vagues et nous sommes copieusement mouillés et salés. Le vent tire toujours sur la voile et l’émerillon descend le long de la gaine d’enrouleur en la cintrant. Je prie pour qu’elle résiste. Heureusement le matériel est solide. La trinquette est enfin maîtrisée et ficelée sur le pont. J’envoie à sa place le solent en gardant des tours. Son rendement n’est pas si bon que celui de la trinquette. Il a tendance à faseyer.






















Il nous faut tirer des bords pour contourner la Gomera et il n’est pas certain que nous pourrons ensuite atteindre La Palma sur un seul bord. Les 53 milles de distance en route directe risquent d’être multipliés par 2. Je demande à Edith si elle veut rentrer au port de La Gomera ou continuer. Dans mon esprit, je suis prêt à rentrer. Elle me dit qu’elle se sent bien sur le bateau même quand la mer n’est pas très sympa. Nous continuons.

Après avoir dépassé La Gomera le vent passe du nord au nordet et nous pouvons caper sur le port de Santa Cruz de La Palma en route directe de près serré. Harmonie escalade la houle et tape dans les vagues de temps à autre. L’ancre fixée sur la delphinière reçoit des coups de boutoir qui font résonner tout le bateau.

Nous sommes gîtés, à la limite de prendre un deuxième ris. Harmonie avance au près à la moyenne de 7- 8 nœuds et dépasse parfois 9 nœuds pendant plusieurs minutes. A cette allure l’arrivée à Santa Cruz de La Palma aura lieu plus tôt que prévue.

Edith me surprend beaucoup, elle est complètement à l’aise sur un bateau alors que ce n’est pas toujours évident pour une débutante ni même pour un vieux loup de mer comme moi qui a le mal de mer de temps en temps quand la houle et les vagues sont trop fortes. C’est le cas aujourd’hui. Edith n’a pas le mal de mer et aime la vie en bateau. Je la surnomme la fille de la mer !

La vitesse diminue ensuite à 6 nœuds à l’approche de la côte de La Palma. Nous arrivons à 18h. La navigation a duré 8 heures.

Les pontons de la marina de Santa Cruz sont récents et les équipements ne sont pas terminés. Un seul tuyau d’eau et un seul fil électrique alimentent tout le ponton, mais le plus embêtant, c’est la houle qui entre dans le port et secoue les bateaux. Les équipages de Xara et d’Austral qui sont là depuis plusieurs jours nous expliquent que la nuit précédente a été une nuit blanche pour eux. Les pontons gondolaient sous l’effet de la houle et les bateaux rompaient leurs amarres.

Nous constatons nous aussi que notre bateau bouge beaucoup. Nous l’attachons sur tribord et su bâbord pour éviter qu’il ne vienne taper sur son catway en permanence. De ce fait il est soumis à des coups de rappel qui tendent les cordages et rendent la vie et les déplacements à bord très pénibles. C’est dommage. J’ai l’impression que les marinas récentes des Canaries et de Madère ont été construites sans tenir compte de l’impact de la houle et des tempêtes. Le résultat est que la vie à bord des bateaux est pénible dans ces marinas par temps normal et qu’elles sont dangereuses en cas de mauvais temps.

Par contre le club nautique de La Palma auquel les plaisanciers ont accès est magnifique : piscine extérieure et piscine couverte avec sauna, restaurant de grande classe, salon Internet, salon de musculation, etc. Je n’ai jamais vu cela avant. Il faut cependant mettre un bémol. Plusieurs prestations offertes comme la piscine intérieure et le sauna sont payantes et par ailleurs certains membres permanents du club semblent désapprouver la présence des plaisanciers dans leurs installations.

Santa Cruz de La Palma


La petite ville de Santa Cruz est très jolie avec ses maisons anciennes. Elles sont ornées de balcons de bois, de fenêtres à guillotine et de grandes portes travaillées. Quand une porte ouverte nous permet d’apercevoir l’intérieur d’une belle maison, nous découvrons de grands patios, de beaux escaliers de bois qui mènent vers des pièces agréables, hautes de plafond et bien décorées. Ce sont des maisons très aristocratiques.
Santa Cruz est une ville où il est agréable de flâner dans les ruelles situées en arrière de l’avenue maritime et de déguster une bière dans un des nombreux bars animés.































































































Le tour de l’île en voiture

Le tour de l’île en voiture confirme notre bonne impression de l’île de La Palma. C’est la plus belle île des Canaries. Elle ressemble à Madère avec ses montagnes et sa végétation étagée : culture et bananeraies en bas, forêts de pins des Canaries à mi hauteur et paysage plus désertique sur les sommets. Les routes de montagne que nous empruntons au nord de La Palma (LP 111 et LP 113) nous font passer par des sites superbes d’où nous apercevons la mer. L’île est très verte.

Nous nous restaurons dans une petite auberge de la place de Santo Domingo avant de grimper vers l’observatoire international d’astrophysique et de continuer jusqu’au Roque de Los Muchachos, le sommet le plus haut de La Palma à 2426m. Il borde un cratère dont les parois sont vertigineuses. Nous sortons de la voiture pour une petite marche. Nous nous retrouvons au dessus des nuages qui ne tardent pas à arriver sur nous. Ils surgissent par l’est en remontant le flanc de la montagne et débouchent sur la crête où nous sommes. Il fait froid et les anoraks sont bien venus pour cheminer le long de cette crête qui mène à un groupe de rochers d’où la vue sur la côte ouest de La Palma est grandiose.

Nous poursuivons notre route vers le petit port de Tazacorte en nous arrêtant au mirador « El time » pour avaler un « cafe con leche » et admirer la vallée d’Aridane avec ses immenses bananeraies qui s’étendent à perte de vue.

Nous rentrons ensuite à Santa Cruz en passant par le centre de l’île heureux de notre journée. Nous retrouvons hélas la houle qui entre dans le port et secoue Harmonie.

Le lendemain est jour de tempête et nous restons sur Harmonie à lire, écrire, faire la sieste et boire l‘apéro avec l’équipage de Xara.

Le jour suivant Charles, le fils d’Edith, arrive par avion après un périple Paris-Madrid-Tenerife-La Palma.





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