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1 décembre 2001 6 01 /12 /décembre /2001 10:32

Les Canaries occidentales
Citation :

 Un certain Nicolas Bouvier écrit : « On ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives, qu’on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels… »

Il a raison, le voyage fait découvrir des gens nouveaux, fait vivre des situations inhabituelles qui marquent les esprits pour longtemps. Voyager, c’est faire dans sa tête le grand ménage de printemps, c’est oublier la télé, la bagnole, les comptes d’épargne, la bourse.

Le voyage nettoie les schémas classiques de pensée et les raisonnements vite faits qu’on a stockés sans s’en apercevoir au fil des années.

Quant à voyager sur la mer, cela consiste aussi à se faire lessiver de temps à autre, au propre comme au figuré, par les vagues et le mauvais temps.

Tenerife

Nous sommes attendus

En arrivant dans la marina de Santa Cruz de Tenerife le jeudi 8 novembre nous retrouvons les bateaux français rencontrés à Porto Santo à la fin du mois de septembre. Il y a là Syrus II avec Raphaël qui s’est débrouillé pour nous réserver une place sur le ponton où son bateau est amarré. Il y a aussi  Myrielle et Tubalcaïn. Dans une autre marina de Santa Cruz nous retrouvons Astrolabe rencontré à plusieurs reprises depuis Portosin en Espagne.

A peine ai-je mis le pied à terre que mon agenda est déjà rempli pour une semaine. Apéritif ce soir sur Myrielle, demain sur Tubalcaïn, suivi d’un dîner dans un super restaurant pas cher qu’ils ont déniché, après demain la ripaille se passera sur  Harmonie, etc.

Pour tenir le rythme nous limitons les repas de midi à un simple casse-croûte !

Santa Cruz de Tenerife

Santa Cruz est une grande agglomération assez agréable et animée. Son marché offre les fruits et les épices les plus variés. C’est une ville intéressante pour le shopping. De nombreux bateaux y font leur grand avitaillement avant de traverser l’Atlantique.

Nous visitons le quartier ancien mais il n’est pas aussi passionnant que celui de Las Palmas de Gran Canaria. En fait, pour trouver les belles maisons anciennes construites aux XVII ème et XVIII ème siècles il faut se rendre à La Laguna, une petite ville située sur les hauteurs de Santa Cruz et qui a été la capitale de l’île jusqu’en 1822.

C’est la guerre

Depuis le départ, nous nous attendions à son attaque. Puis au fil des jours notre vigilance s’est relâchée. Ce soir on l’a aperçu essayant de voler nos provisions. On l’avait déjà repéré sur le quai de Santa Cruz mais sans faire particulièrement attention à ce qu’il manigançait.  Il est monté à bord du bateau on ne sait comment. Peut être a-t-il rampé le long des amarres qui nous retiennent au ponton. Quoi qu’il en soit, il est là et il faut se battre ! C’est le cafard. Une guerre sans merci va commencer. Tous les bateaux un jour ou l’autre on eut affaire à lui. Les plaisanciers ne sortent pas toujours vainqueurs du combat. Le cafard se reproduit à une vitesse incroyable et mange tout, les aliments, le papier, le carton. On le retrouve dans les paquets de farine, de riz et partout où il y a des provisions. Il envahit les bateaux en se logeant dans les endroits chauds et humides. Il circule dans les fonds sans se faire remarquer. Il ne sort que la nuit. Plus on le tue, plus il réapparaît.

On sait que la guerre sera longue, qu’il y aura des moments de découragement. Mais le bon droit est de notre coté. On est attaqué donc on se défend. Au départ on n’avait aucune acrimonie contre cette bestiole. Néanmoins chacun doit rester chez soi. Les cafards n’ont rien à faire sur Harmonie.

Nous consultons nos alliés du ponton qui nous assurent de leur soutien dans ce conflit. Certains sont prêts à nous fournir de l’aide. Il est décidé d’utiliser les armements les plus modernes. Les boulettes d’acide borique mélangées à du lait concentré qu’on déploie sur le passage des envahisseurs semblent dater de la dernière guerre. On n’a pas le temps d’attendre qu’elles rendent les cafards stériles. L’opinion publique du ponton veut des résultats rapides, une guerre éclair qui éradique l’ennemi avant l’heure du prochain apéro.

Le supermercado du coin nous fournit un pulvérisateur qui doit semer la mort chez l’adversaire. Dès demain on lancera la contre offensive. On videra toutes les provisions du bateau. On passera tous les emballages à l’eau de javel et on répandra l’insecticide dans les équipets et sous les planchers. Nous l’utiliserons en prenant les précautions nécessaires au maniement d’une telle arme. Les enfants seront éloignés, le carré sera évacué sitôt la pulvérisation terminée. Pour contrer tous les risques possibles on se renseignera sur le nom du médecin de garde qu’il faut consulter en cas d’ingestion inopinée.

Après tout cela, c’est certain, on remportera la bataille. Les satellites espions décèleront très vite une baisse d’activité dans les coffres où sont rangées les victuailles. Mais nous savons aussi que l’ennemi est coriace et que les frappes devront durer plusieurs jours.

La visite de l’île

Cette fois, nous louons une Citroën Saxo pour faire le tour de l’île. Les prix sont plus élevés que sur la Grande Canarie. Notre première visite est pour La laguna. Il pleut des cordes et il n’y a pas de place pour se garer. Nous admirons les belles maisons et la cathédrale à travers le pare-brise de la voiture balayé par les essuies-glaces. C’est dommage, La Laguna mérite une visite plus approfondie.

Nous  mettons ensuite le cap sur le Teide, le volcan de l’île qui culmine à 3700 mètres d’altitude. La progression sur les routes de montagne se fait en plein brouillard. On se croirait dans les Vosges un 12 novembre. Et puis petit à petit, nous sortons des nuages et le Teide apparaît à nos yeux sous un soleil radieux et chaud. Il est magnifique. Nous nous arrêtons pour prendre des photos et faire une ballade pédestre sur le site volcanique, autour de rochers aux formes étranges constitués de lave pétrifiée.

Nous reprenons la route qui longe les cratères et atteint 3500 mètres d’altitude. Elle passe devant un téléphérique qui mène jusqu’au sommet du Teide.

Je n’ai jamais vu une queue de visiteurs aussi longue attendant un téléphérique. Et portant j’ai pratiqué les grandes stations de sport d’hiver. Tant pis. Nous renonçons à la visite du haut du cratère. Nous ne verrons pas les fumeroles qui s’échappent encore du volcan.

Le retour par la côte ouest nous permet d’admirer « Los Gigantes », les falaises géantes de Puerto de Santiago, puis de nous arrêter dans la station touristique de Puerto de la Cruz.

La fin de la visite nous amène chez Al Campo, le supermarché Auchan du coin. Nous profitons de la voiture pour ramener 2 caddies pleins à ras bord de victuailles, afin de survivre pendant les 3 semaines prévues pour traverser l’Atlantique. Les prix aux Canaries sont moins élevés qu’en France. L’économie estimée est d’environ 30 %. Le prix des alcools est particulièrement intéressant. Pour ceux qui ont beaucoup de place dans leur bateau, il peut être avantageux de faire le maximum d’achats aux Canaries, le coût de la vie aux Antilles étant plus élevé qu’en métropole.

Les jours suivants passent vite. Bricolage et shopping. J’achète un GPS portable fonctionnant avec des piles pour le cas où le GPS fixe viendrait à tomber en panne. Je m’offre aussi une perceuse-visseuse sans fil, toujours utile à bord d’un bateau.

Puis arrive le moment du départ de Tenerife. Syrus II et Tubalcaïn ont déjà mis le cap sur l’île de La Gomera depuis plusieurs jours. Nous les rejoignons avec Myrielle. La traversée de 75 milles se fait moitié au moteur, moitié à la voile et de nuit pour arriver au lever du jour. Rien à signaler au bout de la ligne de traîne. Nous accostons à San Sebastian le samedi 17novembre.

La Gomera

La belle île

La Gomera est une petite île toute ronde à l’ouest de Tenerife. Elle compte 20 000 habitants. Rien à voir avec les 700 000 habitants de Gran Canaria ou de Tenerife. Elle possède un aéroport tout neuf, mais pour des raisons obscures il n’est pas en service ce qui la met pour l’instant à l’abri du tourisme de masse. Ici, contrairement aux îles voisines, les immeubles gigantesques qui recouvrent des pans entiers de montagne n’ont pas encore poussé. L’habitat est resté traditionnel. La capitale de l’île, San Sebastian, garde le charme des petites villes canariennes avec des rues bordées de maisons anciennes aux fenêtres de bois ouvragé et aux balcons typiques.

On n’a pas choisi la bonne météo pour la visite

Après quelques jours de farniente nous décidons, avec l’équipage de Myrielle, de louer une auto pour visiter l’île. Nous prenons livraison d’une belle Clio, un soir vers 19h, pour partir tôt le lendemain, nous promener sur les petites routes de La Gomera.

Dans la nuit, le temps change. Au matin nous partons à l’assaut de la montagne, sous une pluie battante, dans les nuages et le brouillard. On ne voit rien des beaux paysages qui bordent la route. La visibilité ne dépasse pas 50 mètres. En atteignant les sommets de La Gomera, nous sommes confrontés à des pluies diluviennes qui alimentent des torrents d’eau et de boue. Non seulement nous devons cheminer sur des routes sinueuses mais nous devons aussi slalomer entre de gros rochers tombés sur la route, éviter des coulées de terre qui obstruent le passage et ne pas se laisser dévier par les torrents qui sortent des fossés et débordent sur la voie. L’eau emporte tout sur son trajet. Elle dévale de la montagne en créant des cascades bouillonnantes. Pourvu qu’un rocher ne se détache pas des parois au moment où nous passons !

Nous traversons des villages de montagne quasi-sinistrés. Partout les habitants dégagent la boue et les pierres qui s’accumulent sur la chaussée.

Nous arrivons tout de même à rejoindre le Parc National de Garajonay pour y admirer une forêt luxuriante, ce qui est rare aux Canaries. Mais le mauvais temps nous empêche de faire une belle ballade à pied sur les sentiers bien balisés du parc.

Nous ne manquons pas de descendre dans la vallée du Gran Rey, un canyon qui débouche sur la mer et la plage de La Calera où nous déjeunons. Nous y retrouvons le beau temps et le soleil chaud.

Dans un virage en épingle à cheveux, nous apercevons un régime de bananes sur le bord de la route. Nous nous arrêtons. Il est en parfait état, il suffit d’attendre qu’il mûrisse. Il vient d’être récolté et il est sûrement tombé d’un camion de ramassage. Vite fait, bien fait, il se retrouve dans le coffre de la Clio et la moitié mûrira accrochée à l’arceau d’Harmonie. L’autre moitié sera pour Myrielle.

Comme dans toutes ces îles nous sommes impressionnés par les cultures en espaliers qui strient la montagne. Des versants entiers ont été aménagés de petits murets de pierres qui retiennent la terre. Les paysans dans le passé ont effectué ces travaux surhumains pour survivre. Mais aujourd’hui, une grande partie des cultures est abandonnée. Il reste un peu de vigne, des bananiers et quelques plantations jardinières comme le chou et les pommes de terre.

Le circuit routier de La Goméra est organisé en étoile autour des sommets du centre de l’île, c’est pourquoi nous repassons à nouveau par la montagne pour rentrer à San Sebastian. Nous y retrouvons les nuages et la pluie. A l’arrivée, nous rendons au loueur une Clio couverte de boue rouge et collante. Il ne fait pas de remarques particulières. La location est cool aux Canaries !

Les oiseaux migrateurs

Depuis notre entrée aux Canaries à la mi-octobre, les jours ont raccourci, la nuit tombe maintenant dès 18h30. Il ne fait plus aussi chaud, le thermomètre plafonne à 24 degrés. Régulièrement des nuages assombrissent le ciel. Il pleut parfois. Ce n’est plus l’été. On entre dans l’hiver. Bien sur, cela n’a rien à voir avec le climat parisien. On reste en short et maillot toute la journée et même la nuit quand on navigue. Mais on ressent peu à peu venir le temps de la transhumance vers le sud. Les oiseaux migrateurs qui quittent les régions tempérées à l’automne doivent percevoir les mêmes choses.

Nous n’aurons pas le temps de saluer toutes les îles Canaries. Il faut abandonner l’idée d’aller voir La Palma et Hierro. Pourtant ces deux petites îles sont certainement pleines de charme comme La Gomera.

Durant tous ces derniers jours nous pensons à la prochaine traversée de 750 milles qui va nous mener aux îles du Cap Vert en une semaine environ de navigation. Nous contrôlons que tout est en ordre sur le bateau. Les points de fixation du gréement, la solidité des cordages et des manilles sont vérifiés. C’est le moment de resserrer une vis par-ci, d’huiler un rouage par-là, de faire un dernier tour d’inspection.

Et puis un jour, après avoir consulté la météo, on dit : « C’est demain qu’on part ». On fait nos adieux à la petite équipe d’amis. Une dernière « bouf » au restaurant, un dernier apéro à bord des bateaux. On se dit « à bientôt j’espère ». Plusieurs d’entre eux vont rentrer en France pour y passer les fêtes de fin d’année en laissant leur bateau aux Canaries. Ils traverseront l’océan en janvier de l’année prochaine. D’autres prennent dès à présent la direction des Antilles. Quand les reverrons-nous ? On ne sait pas. Peut être au printemps de l’autre coté de l’Atlantique. Moment de mélancolie sur le quai du départ.

Puis, comme à chaque fois, les manœuvres du bateau et la navigation mobilisent nos pensées et notre énergie. Adieu les amis et les  Canaries que nous laissons dans notre sillage.

 provisions
En route vers les îles du Cap vert

Le trajet

Pour aller aux Antilles, il faut compter environ 3 semaines en route directe.

La visite des îles du Cap Vert oblige à faire un détour mais permet de couper la navigation en deux parties. Une semaine environ pour aller Aux îles du Cap Vert puis 2 semaines ensuite pour rejoindre les Antilles à partir des îles du Cap Vert.

Nous avons choisi cette option, confortés par les bonnes impressions communiquées sur Internet par les amis navigateurs qui sont arrivés dans  l’archipel depuis plusieurs jours.

Nous décidons de rejoindre l’île de Sal, la plus au nord.

De La Goméra à Sal, il y a 750 milles à parcourir le long des côtes africaines du Maroc, de la Mauritanie et du Sénégal en les laissant à une bonne distance d’environ 200 milles.

Les premières journées de navigation

Nous quittons San Sebastian de La Gomera le vendredi 23 novembre vers 13h après avoir consulté la météo. Une grosse dépression située sur le proche Atlantique et dont nous suivons l’évolution depuis deux jours, ne devrait pas passer sur notre trajet. Le vent souffle à 20/25 nœuds, la mer est agitée. Nous filons rapidement à 7 nœuds vers le sud sous génois seul.

Pendant toute cette première journée de navigation, l’allure du bateau est rouleuse, désagréable. La houle générée par les vents forts des jours précédents nous secoue. Elle pousse des vagues qui nous arrivent de l’arrière et donnent l’impression de venir s’écraser dans le cockpit. Les rouleaux passent cependant sous le bateau en soulevant d’abord l’arrière puis l’avant. Ce mouvement de tangage s’accompagne de coups de roulis. Il faut en permanence se tenir à quelque chose de fixe pour ne pas tomber. Nos organismes fatiguent.

La nuit arrive vite. Elle est éclairée par la lune. J’aime la présence rassurante de la lune. Elle permet d’apercevoir la forme des vagues, leur hauteur, de distinguer l’horizon, les nuages. Les jours sans lune, on ressent toujours l’angoisse de foncer en aveugle dans la nuit noire.

Pour économiser l’énergie des batteries, je ne branche pas le radar en permanence. La bonne visibilité permet de limiter la surveillance à un tour d’horizon toutes les 10 mn. Entre deux, j’en profite pour m’allonger et rêvasser à ce que je ferai quand la mer sera assagie.

Le vent baisse d’un cran en fin de nuit et les vagues se font un peu plus petites. Le bateau ralentit, mais j’attends le milieu de la matinée pour renvoyer de la toile. J’essaie une combinaison génois-trinquette en ciseaux qui s’avère peu performante. Je la remplace par la formule classique grand voile et génois tangoné qui fait repasser la vitesse de 5 à 6 nœuds. C’est suffisant pour tenir notre objectif de 120 milles par jour.

L’activité reprend à bord : tentative de pêche, cuisine, lecture, écriture, musique.

Nous nous sentons loin de tout. Depuis le départ nous n’avons aperçu aucun voilier, aucun cargo et nous sommes déjà loin des terres.

La deuxième nuit est à nouveau venteuse et houleuse. Il faut réduire la toile en prenant quelques tours de génois. Harmonie avance bien. Il lui arrive de faire des pointes de vitesse à 9 nœuds. Nous sommes dépassés par deux cargos, les seuls rencontrés durant toute la traversée, qui font route vers le sud. Dès que nous les repérons, nous allumons nos feux de navigation et puis, quand ils sont partis, nous replongeons dans l’obscurité pour économiser l’énergie et la réserver au fonctionnement du frigo et du pilote électrique.

Comme prévu le régime de bananes accroché sous l’arceau commence à mûrir. Nous pouvons les déguster en les cueillant directement sur le régime. Mais toutes les bananes ont tendance à arriver à maturité en même temps. On va devoir les manger rapidement, accommodées de toutes les façons possibles : flambées, écrasées dans du sucre, accompagnées de sirop ou de miel. Françoise trouve même une recette de poulet à l’africaine qui utilise des bananes. Quand on ne pourra plus supporter la vue d’une banane, elle fera de la confiture et de la compote à consommer plus tard.

Les jours s’écoulent identiques. La mer reste agitée. Il y a peu d’activité à bord et peu de manœuvres sur le pont. Je prends un ris dans la grand voile la troisième nuit pour mieux équilibrer le bateau après le passage d’une ligne de grains suivie d’un vent renforcé.

Le tracé des points GPS reportés sur la carte progresse régulièrement vers le sud. Lorsque nous sommes partis de la Goméra, nous étions à la latitude du cap Tarfaya au Maroc. Nous voici à celle de Dakla au Sahara occidental puis de Nouadhibou et de Nouakchott en Mauritanie. C’est en voyageant que je réapprends la géographie.

Les derniers jours de navigation

Au matin de la quatrième nuit nous découvrons sur le pont des poissons volants et des petits encornets qui ont atterri sur le bateau. Je ne savais pas que les encornets pouvaient voler. C’est certainement pour éviter de finir dans la gueule des gros poissons qui les chassent, qu’ils se lancent hors de l’eau et viennent se suicider sur notre bateau.

Il reste 100 000 milles à parcourir. La mer est moins agitée. Je ré-envoie la grand voile haute. Le ciel est bien dégagé. Il fait chaud. 26°. Il n’y a toujours personne autour de nous. Ni voiliers, ni cargos, ni oiseaux.

Et puis, après une dernière journée paisible en mer, nous apercevons des lumières, au loin sur l’horizon. C’est l’île de Sal. Nous arrivons de nuit devant le port de La Palmeira.

Immédiatement je reconnais l’odeur si particulière de l’Afrique. C’est une odeur acre de terre, de poussière, de senteurs végétales et animales amplifiées par la chaleur.

L’entrée dans La Palmeira est facile. Nous la tentons sans attendre le lever du jour. Une quinzaine de voiliers sont au mouillage et nous jetons l’ancre près d’eux.

La navigation a duré 5 jours et 16 heures. On est le jeudi 29 novembre 2001. Il est cinq heures du matin et je vais pouvoir faire la grasse matinée.

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