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18 novembre 2007 7 18 /11 /novembre /2007 22:32

La traversée de Cascais à Porto Santo

 

Météo favorable

La compagnie aérienne que nous avons choisie, la TAP, c'est-à-dire Air Portugal, nous ramène de Toulouse à Lisbonne pendant qu’Air France est en grève totale.

Nous nous mettons en attente d’une météo favorable pour rejoindre l’archipel de Madère. Cette attente nous permet aussi de finir la préparation du bateau et de récupérer un petit peu de vivacité après les excès culinaires accumulés pendant les 4 jours passés à Toulouse. Les Toulousains savent recevoir leurs amis et pour cela ils les tiennent à table du matin jusqu’à tard le soir en leur servant les produits régionaux.  

Avant de quitter Cascais, je passe par le cybercafé et bourre ma clé USB de tous les fichiers météo trouvés sur Internet qui donnent des prévisions à 5 jours. Mes préférés sont Navimail de Météo France - payant mais pas cher - et Ugrib – US et gratuit. Tous disent la même chose. Nous allons recevoir des vents favorables, 3 à 4 beaufort, soufflant de nord-est et qui vont nous pousser dans la bonne direction. Le Navtex confirme aussi mais ses prévisions ne portent que sur 24h. C’est le bon moment pour partir.

Nous n’avons pas du tout envie de subir une tempête au milieu de la traversée comme cela s’est passé il y a six ans. Les conditions de départ étaient bonnes mais deux jours après, patatras, une dépression s’est développée sur le trajet et nous a secoués sévèrement au point que nous avions mis le bateau à la cape pendant plusieurs heures pour éviter de subir la tempête de face. A l’époque je ne disposais pas d’un téléphone satellitaire pour prendre la météo en pleine mer. Aujourd’hui mon ordinateur connecté à mon téléphone Iridium envoi des requêtes mail à des serveurs météo français ou US et reçoit en retour des bulletins météo marine et des fichiers grib.

Les fichiers grib contiennent des informations prévisionnelles sur la pression atmosphérique, la force et la direction du vent, les zones de pluie de la région sélectionnée. Ils viennent se superposer automatiquement sur les cartes électroniques de navigation de l’ordinateur. Un seul coup d’œil sur la carte permet de voir quel temps il va faire dans la zone où on navigue. On peut aussi éventuellement lever les yeux au ciel pour vérifier la concordance.

 

 

 

 

 

 

Vous allez certainement objecter qu’une fois en mer, quelque soit les prévisions, bonnes ou mauvaises, il faut faire face à la situation. Bien sûr, mais en cours de route, si les prévisions deviennent pessimistes, j’espère pouvoir me dérouter pour éviter le centre des dépressions.

Ouille, la houle

Nous quittons donc Cascais mercredi 30 novembre à 14h30 par un bon petit vent de terre de 4 beaufort qui nous pousse à 7 – 8 nœuds vers le sud ouest, pile vent arrière. Les voiles sont disposées en ciseau avec le solent tangoné. Le soleil est de la partie, la température tourne autour de 22°, tout serait parfait si la houle ne venait pas gâcher la promenade.

Elle arrive progressivement au fur et à mesure que nous nous éloignons de la côte pour atteindre 2,5m à 3m. Dans le même temps le vent retombe à 2 ou 3 beaufort et le bateau ralentit. La houle le soulève alors à chaque vague par son bâbord arrière et le fait gîter à contre sens du vent.  Cela a pour conséquence de faire claquer désagréablement les voiles au moment où il se redresse sur la vague suivante. Nous prenons notre mal en patience.

Le bateau est en configuration de navigation en haute mer, la trinquette est à poste sur son étai volant prête à être envoyée à la place du solent en cas de renforcement du vent. Le plein de gazole est fait pour faire face à une pétole éventuelle.

Les banquettes du carré sont transformées en couchettes de mer avec toile anti roulis. En navigation nous délaissons la cabine avant et dormons dans le carré ce qui permet de mieux contrôler l’environnement et d’intervenir plus rapidement à la table à carte ou dans le cockpit si la situation l’exige. Quant à l’avitaillement Françoise a préparé des plats qu’elle peut réchauffer rapidement ce qui lui évite de passer trop de temps à la cuisine pour surveiller les casseroles qui ont tendance à prendre le dessus de la cuisinière pour un manège d’auto-tamponneuses.

Les rails

En début de nuit nous traversons les rails de circulation des cargos qui longent la côte du Portugal. Tous les bateaux qui vont de la Méditerranée à l’Europe du Nord et inversement passent par là. Ils avancent à grande vitesse, entre dix et vingt nœuds, sur un front de quatre milles de large. Ils sont nombreux, j’en compte une quinzaine à gérer sur mon écran radar pendant la traversée de chaque rail. Pour nous, c’est comme traverser une autoroute. Il faut ralentir pour laisser passer un bateau devant nous, puis accélérer pour en éviter un autre qui doit passer derrière nous. Nous zigzaguons entre les mastodontes. Le moteur est démarré dans cette partie de navigation afin de rendre le bateau le plus manoeuvrant possible. Je suis à l’intérieur du carré devant l’écran multifonction qui me donne les informations du radar, de la carte de navigation et du système AIS, pendant que Françoise surveille depuis le cockpit ce qui se passe à l’extérieur.

Nos précautions n’évitent pas de faire des erreurs. Je fais une grosse faute d’inattention. Je reçois un message météo sur le Navtex et quitte l’écran radar des yeux pour étudier la situation météo prévue pour la nuit.

Françoise me signale un cargo qui vient sur nous rapidement, je jette un œil par le hublot, j’estime que le cargo est encore loin et je me replonge dans la météo. J’entends alors Françoise insister et me dire qu’il est vraiment très proche. Je lève à nouveau la tête et me rend compte que nous risquons en effet la collision. Nous sommes sur le point de couper sa route. J’ai juste le temps de sortir du carré, de débrayer le pilote automatique et d’effectuer un virement de bord pour me mettre sur une route parallèle au cargo.  Il passe à une cinquantaine de mètres de nous. C’est peu. Nous voyons défiler sa coque haute comme une muraille. Il s’éloigne rapidement dans la nuit sans se rendre compte de notre existence. Il paraît que les pilotes des cargos depuis leur passerelle n’aperçoivent pas les voiliers trop bas sur l’eau.

Une fois les rails passés la situation redevient calme. Nous ne rencontrons plus beaucoup de monde sur la mer. Pendant les 3 jours et demi que dure la traversée nous n’apercevons aucun pêcheur, aucun voilier et croisons seulement quatre ou cinq cargos isolés. Nous sommes seuls sur l’eau à des dizaines de kilomètres à la ronde. Cela nous permet de dormir à peu près normalement la nuit. Le radar veille et sonne lorsqu’un cargo entre dans le cercle de sécurité de 5 milles que je programme autour d’Harmonie. Cela laisse largement le temps à l’un d’entre nous de se lever, d’étudier la trajectoire du cargo à partir de l’écho radar, de le repérer ensuite avec les jumelles, de contrôler ses feux de navigation vert ou rouge afin de valider son itinéraire et de modifier éventuellement notre route avec la télécommande.

La force du vent reste faible, elle se maintient comme annoncé entre deux et trois beaufort, la houle baisse un peu, le bateau avance bien entre cinq et six nœuds ce qui est correct compte tenu de l’anémie du souffle qui le pousse. Il n’y a pratiquement pas de réglages de voile à faire.

On ira à la poissonnerie en arrivant !

Les deux lignes de pêche qui traînent derrière Harmonie ne ramènent rien. Sur l’une d’elles j’ai fixé un rapala qui ressemble à un petit maquereau, sur l’autre un leurre en plastique style calamar affriolant. La vitesse limitée du bateau devrait autoriser tous les poissons du coin à s’intéresser à mes systèmes d’attrape nigauds et pas seulement les poissons de course comme habituellement quand j’avance à 7 ou 8 noeuds.

Pourtant rien ne se passe, pas une touche. Le matin du troisième jour je découvre un gros calamar échoué sur le pont. Il est monté sur le bateau pendant la nuit. Je ne savais pas que les calamars volaient. Pour m’en débarrasser je l’accroche au rapala pensant qu’il pourra attirer les poissons carnassiers. Nada. Aucune bestiole à écailles ne vient se faire prendre sur mes appâts. A la fin de la journée, quand je remonte les lignes, le calamar a disparu. Je ne sais pas s’il s’est décroché seul ou si un poisson me l’a pris sans se faire épingler. Quant à moi je songe sérieusement à acheter un manuel pour apprenti pêcheur du genre « La pêche en dix leçons à apprendre par cœur » ou bien « La pêche pour les nuls »

L’arrivée à Porto Santo

Il reste entre quarante et cinquante milles à parcourir au moment où la nuit tombe pour la quatrième fois depuis notre départ. Je préfère arriver de jour et ralentit le bateau en enroulant le solent pour laisser Harmonie avancer à 4 nœuds sous grand-voile seule pendant que nous dormons.

Nous découvrons au lever du jour la petite île de Porto Santo avec ses cônes volcaniques arides et sa superbe plage qui s’étend sur plusieurs kilomètres. Il faut attendre de virer l’îlot Cima avant de découvrir l’entrée du port. Il est bien abrité. Nos rejoignons le premier ponton où six à sept bateaux de grand voyage sont amarrés. Une solidarité s’établit souvent entre les voyageurs au long cours. Dès que nous approchons du ponton plusieurs navigateurs de nationalités différentes débarquent de leur bateau et viennent nous aider à nous amarrer. Ils nous prodiguent des conseils : « Mettez vous plutôt là où le ponton est plus grand et plus solide ». Cette solidarité tend à disparaître dans nos ports européens. Les navigateurs du dimanche qui sirotent un apéro dans le cockpit de leur bateau ont tendance à se bouger de moins en moins les fesses pour saisir les amarres d’un nouvel arrivant qui serait bien content qu’on l’aide quand il rentre fatigué de son périple en mer. Cela m’est arrivé.

Nous accostons à coté d’un bateau français nommé « Manchot ». C’est un bateau aluminium d’une dizaine d’années, de marque Ovni. Je discute quelques instants avec ses équipiers avant que le propriétaire n’apparaisse. En le voyant je fais immédiatement le lien entre le nom du bateau et son propriétaire. J’imagine qu’il faut beaucoup aimer la mer pour continuer à naviguer avec ce handicap. Il part vers Madère et m’explique que son but et de visiter le Brésil puis de remonter vers Panama, le Pacifique et boucler un tour du monde. Chapeau.

Porto Santo

Les rois de la paperasse

Les Portugais restent très portés sur les formulaires d’entrée et de sortie de leur territoire. Heureusement ils font cela avec beaucoup de bonhomie.  Nous commençons par la brigade fiscale. Nous sommes reçus par un douanier et après quelques mots en français qu’il comprend un peu, le dialogue s’établit en anglais. Il me questionne sur les caractéristiques du bateau et recopie nos passeports intégralement sur son ordinateur. A un moment de la conversation, j’ai le malheur de lui dire que mon bateau possède une quille relevable. Il me demande la profondeur de la quille. Je réponds « 3m en position basse et 1,60m en position relevée ». Il devient perplexe et m’expose son problème : son formulaire électronique ne prévoit pas d’indiquer plusieurs longueurs de quille et ce qu’il va noter doit être exactement identique à ce que notera plus tard son collègue de Funchal quand nous arriverons dans ce port sur l’île de Madère. Il hésite sur la longueur à indiquer. Si on considère le port qu’il contrôle, me dit il, on devrait plutôt mettre 1,60m parce que la quille est relevée dans le port, mais si on considère le bateau intrinsèquement c’est la dimension maximale de 3m que l’on devrait indiquer ! Ouh la la, la prise de tête !  Françoise me glisse en aparté : « Il n’a rien à faire de la journée, il s’ennuie, alors il discute des heures pour faire passer le temps! » Il finit par me demander de décider de ce qu’il doit mettre sur le formulaire et ensuite de faire bien attention de toujours indiquer la même chose à ses collègues pour que tous les formulaires concernant mon bateau soient toujours les mêmes. On a passé 10mn sur le sujet !

Je ne peux pas lui en vouloir parce qu’il est très gentil. Il me donne des renseignements sur ce qu’il est intéressant de visiter à Porto Santo. Il me montre un bus cabriolet qui fait le tour de l’île pour un prix bon marché me dit il.

En sortant de la brigade fiscale nous nous rendons au bureau de la marina. L’accueil est toujours très gentil mais nous passons à nouveau 20mn à compléter des formulaires. Ce sont pratiquement les mêmes que ceux du douanier. Le responsable de la marina m’indique comme pour s’excuser que les renseignements demandés ne sont pas pour lui mais destinés aux autorités. J’en déduis un manque de coordination mais m’abstiens d’en faire la remarque. Il transcrit lui aussi intégralement nos passeports dans son ordinateur et s’aperçoit que nous sommes déjà passés à Porto Santo il y a six ans. Les portugais sont les rois du renseignement.

Bonne nouvelle, j’apprends dans la conversation que j’ai droit à une réduction de 20% sur le tarif de la marina parce que je suis membre de l’association Sail-the-World. Cette réduction est bien venue compte tenu des tarifs pratiqués ici : 40€ par jour. Exorbitant pour l’endroit. On n’est pas à Monaco tout de même !

Les vingtièmes, cela commence à être bien

Sitôt les formalités d’entrée sur l’île effectuées je me précipite sur la grande plage et prend mon premier bain depuis notre départ de Lorient. L’eau est à 18, l’air à 24. Ces températures commencent à être correctes.  J’ai depuis toujours le sentiment que je ne suis pas fait pour vivre sous les latitudes du quarantième au cinquantième nord, ni sud d’ailleurs. Les vingtièmes commencent à bien m’aller. Je commence à décompresser après les longs mois de préparation du bateau et les navigations qui nous nous ont amené jusqu’ici.

Il n’y a que quelques baigneurs sur la plage bien qu’on soit dimanche. La saison se termine. Nous dirigeons nos pas vers le bourg principal Vila Baleira. En six ans, il s’est un petit peu modernisé, de nouvelles boutiques sont apparu, quelques vieux bâtiments ont été refaits à neuf. Un tourisme chic s’est développé.  
Au delà du bourg, vers la pointe Calheta, de nombreuses constructions sont sorties de terre et bordent toute la partie ouest de la grande plage. C’est dans cette partie de l’île que les changements sont les plus visibles. Les résidences de vacances, les pavillons individuels, les petits hôtels, les restaurants se succèdent de façon ininterrompue. Ils sont cependant disposés assez en arrière de la plage et leur hauteur est limitée. J’ai toujours peur en voyant la magnifique plage de sable qui s’étend sur plusieurs kilomètres que de grands buildings dans le style cage à lapins viennent s’installer tout le long du front de mer et cachent les collines en arrière. Ce n’est pas le cas et c’est tant mieux. Les responsables de l’essor de Porto Santo semblent plus sages que leurs voisins espagnols des Canaries qui ont bétonné leurs montagnes, ils orientent le développement de l’île vers un tourisme de qualité plutôt que de masse. Affaire à suivre.

Les soirées à bord

Vous vous demandez peut être à quel moment et où j’écris tout cela. C’est souvent le soir au calme sur le bateau, assis à la table à carte. Nous avons remplacé les soirées télé par des soirées, lecture, écriture, cinéma. J’ai enregistré sur CD dans les mois qui ont précédé notre départ de la région parisienne des centaines de films à partir des chaînes cinéma de mon abonnement télé. Nous les visionnons sur l’ordinateur.

La lecture est aussi une activité importante. Françoise en raffole. En ce moment elle relit Jack London et Tolstoï pendant que je sinistrose sur la condition masculine avec Houellebec. Elle se passionne aussi pour la cuisine et le tricot. Quand elle tricote, elle débite des kilomètres de panneaux de laine pour ses petits enfants sous forme de pulls, de chandails, de bonnets, de chaussettes pour bébé, de ponchos. Il y a aussi un pull en chantier pour moi mais sa réalisation prend un peu de temps. Cela est sûrement du à la taille du modèle !

Assis à la terrasse d’un bar sur la place municipale en sirotant un coca

Contrairement à d’habitude, j’écris aujourd’hui assis à la terrasse d’un bar sur la place municipale en sirotant un coca. La place est équipée d’une borne wifi gratuite et quelques internautes pianotent sur leur machine, tranquillement installés sur les bancs publics ou aux terrasses des bars. Sur cette même place, on peut aussi accéder gratuitement à des ordinateurs récents avec casques et hauts parleurs, dans un bâtiment municipal équipé Internet. Tout cet équipement représente un investissement important ce qui est assez étonnant pour une petite île comme Porto Santo. En regardant de plus près, chaque PC porte une étiquette avec un petit drapeau que je connais bien, il est bleu avec des étoiles formant un cercle. Sous le drapeau on trouve la mention suivante : « fond de développement européen » !

La borne wifi de la place municipale est très pratique, elle me permet de gérer ma messagerie, mes comptes et aussi de téléphoner. Pour cela j’ai fait l’acquisition d’un casque avec haut parleur que je branche sur mon PC. Je peux ainsi téléphoner et envoyer des SMS en wifi à un prix avantageux avec le logiciel Skype.

 

 

 

 

 

L’autre moyen pour téléphoner est de passer par une cabine publique - il y en a partout - en utilisant une carte internationale de téléphone. Cette carte est un petit peu plus compliqué à utiliser, il faut d’abord composer le numéro du fournisseur d’accès avant celui du correspondant que l’on cherche à joindre. Elle présente l’avantage de débiter les unités beaucoup moins rapidement que les cartes de téléphone à puce ou les cartes de paiement bancaire.

 

 

 

Les peintures antifouling ne sont plus ce qu’elles étaient

Je profite d’une fin d’après midi au retour de la baignade pour faire un petit peu de carénage en apnée. Les algues commencent à pousser sous la coque. Je les gratte avec une éponge. Pourtant cet été nous avons fait poser plusieurs couches de peinture par le chantier Alliage. Il a utilisé 5 pots de peinture anti salissures de 2,5l chacun. La peinture anti salissure, qui est vendue à prix d’or par les shipchandlers, n’est plus du tout efficace depuis les décrets interdisant l’utilisation de biocides. C’est particulièrement le cas de celle destinée aux bateaux en aluminium. Les navigateurs doivent subir la loi des fabricants.

Une ballade à pied

Porto Santo est réputé pour ses ballades à pied. De nombreux backpackers viennent spécialement de Madère par le ferry pour passer la journée sur les sentiers qui sillonnent l’île. Nous nous lançons dans une promenade le long du bord de mer dans la direction de l’îlot Cima. Je me souviens avoir déjà dirigé mes pas dans cette direction il y a six ans et être passé dans des endroits étonnants constitués de couches superposées de roches et de sable blanc qui donnent une couleur ocre à la montagne. Nous longeons le bord de mer sur quelques centaines de mètres mais ne reconnaissons pas le paysage. Tout un pan de la montagne s’est effondré dans la mer. Là où on pouvait passer en vélo, il faut maintenant avancer sur un sentier d’éboulis abrupt. Seul un tunnel creusé dans la roche sur une cinquantaine de mètre est resté intact. Il permet d’accéder au coté est de l’île. Au bout du tunnel nous retrouvons un chemin a peu près carrossable qui débouche sur la route de Vila Baleira. Toute cette partie du littoral offre une vue magnifique sur la mer et sur les îlots qui entourent Porto Santo. La route passe entre des montagnes pelées sans végétation, elle est assez pentue et un petit bistro perdu au milieu de nulle part est bien venu pour nous désaltérer. Nous sommes les seuls clients mais je pense qu’en été le nombre des promeneurs de passage est plus important. Je le souhaite en tous cas aux taverniers. La route mène ensuite à un panorama haut de 163m qui surplombe la ville. Quelques vieux moulins à vent typiques de Porto Santo sont conservés à cet endroit. Puis vient la longue descente vers la ville et le retour au port. En rentrant à la nuit tombante je calcule le nombre de kilomètres que nous avons parcourus. Nous avons marché 13kms. C’est sûrement peu pour beaucoup de gens mais en ce qui nous concerne nous en avons plein les pattes !

Une ballade en minibus

Le lendemain est à nouveau consacré à la visite de l’île, en bus cette fois. La compagnie des transports publics de Porto Santo propose chaque jour un circuit touristique en bus cabriolet. Il part à 14h de Vila Baleira et ramène les voyageurs à 16h15. Aujourd’hui nous sommes les seuls clients et le chauffeur décide de nous balader en minibus. Il ne parle ni français ni anglais ce qui est dommage. La conversation se fait donc par gestes. Il nous fait comprendre que l’île se développe beaucoup. En effet tout le long du chemin, nous constatons que l’immobilier est en plein boum. Nous faisons le tour des principaux belvédères. « Miradouro » nous dit le chauffeur en levant le pouce. En effet les panoramas sont de toute beauté. C’est d’ailleurs toujours le cas quand la mer et la montagne se rencontrent, même si les sommets culminent ici à moins de 500m de hauteur. L’île est très sèche avec très peu de végétation et pratiquement pas d’agriculture. Un peu de vigne est cependant cultivée à même le sol pour utiliser l’humidité nocturne. Dans les zones habitées, quelques rares propriétaires arrivent à avoir un jardin vert en forçant sur l’arrosage. Sur le flanc des montagnes, en altitude, des tentatives de reboisement semblent réussir avec une variété de pin. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les œuvres picturales des équipages de passage

La jetée de la marina de Porto Santo est tapissée des dessins des équipages de passage. C’est le seul type de tag que je tolère. Parmi les centaines de dessins exposés je reconnais la marque de quelques navigateurs havrais du SNH qui sont passés là ces dernières années : Cala Iris II en 2000, Adlib, Actuel en 2002 et même Roger Langevin lors de la quadrasolo de 93. Le temps passe !

Par contre les marques d’autres bateaux amis comme Tubalcain avec nous avions fait connaissance à Porto Santo en 2001 ont été effacées par les intempéries ou recouvertes par d’autres dessins ce qui revient au même.

Aujourd’hui à Porto Santo il n’y a pratiquement plus d’espace libre sur la jetée pour apposer un dessin. Si on veut laisser sa marque il faut peindre sur un dessin précédent puis vite prendre une photo avant qu’il ne soit lui-même recouvert par un autre !

Pour ces raisons nous ne laissons pas de marque de notre passage en 2007. Ne cherchez pas !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après une semaine à Porto Santo nous mettons le cap sur Madère distante d’une trentaine de milles. A chaque fois que nous quittons un endroit sympathique nous nous demandons toujours si nous repasserons par là un jour. Mais cette impression nostalgique de dure pas longtemps. Il existe tellement d’endroits intéressants que nous n’avons pas encore visités !

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